Avaroa - Salinas via San martin

Nous n'avons pas eu le temps d'écrire ces deux derniers jours car nos journées ont été plutôt longues et difficiles. Après Avaroa, nous quittons la route goudronnée pour une piste. Très vite, nous comprenons que les 110 kilomètres à venir vont être compliqués : sable, tôle ondulée et cailloux sont au programme. Avec des VTT tout suspendus, nous serions passés "crème" mais ce n'est pas le cas ! Heureusement, le vent (qui souffle fort, environ 70 km/h en rafale) est de coté. C'est toujours mieux que de l'avoir en pleine face !

Les paysages sont toujours aussi magnifiques, les contrastes de couleurs sont spectaculaires et l'absence de pollution à 3700 m nous donne à admirer un ciel d'un bleu profond.

Nous traversons un village venu de nulle part. Nous pensons à un village fantôme mais nous croisons plusieurs personnes dont des habitants du village. Incroyable ! 3 personnes restaurent l'église de l'époque coloniale.

L'étape de cette première journée doit nous mener au petit village de San Martin, après 53 km. Avec la fatigue et les heures de vélo à se faire "secouer" nous imaginons trouver un hébergement en dure pour atténuer un peu le mordant du froid qui sévit la nuit ! La piste est vraiment éprouvante et il nous faut serrer les dents pour atteindre le village à la nuit tombante ce qui rend d'autant plus compliqué le contact avec les habitants auprès de qui nous demandons hospitalité ! La plupart des gens nous renvoie vers les autorités (maire et conseillers municipaux) qui pourraient nous mettre à disposition une salle municipale, une salle de classe ou autre mais impossible de les trouver. Ce sera finalement une dame qui nous ouvrira les portes de sa "maison". En effet, depuis quelques temps que nous sillonons les routes de Bolivie nous voyons bien l'extrème pauvreté qui règne dans certaines communauté. La dame qui nous accueille possède un petit terrain en terre battu (environ 100 m2) sur lequel sont construites 2 maisonnettes en terre de 8 m2 chacune. C'est là qu'elle vit et qu'elle élève ses 6 enfants de 3 ans à 18 ans. Après un rapide rangement elle nous propose de dormir dans une des 2 maisonnettes qui sert normalement de chambre à ses 2 grands enfants. Arthur et Jeanne dormiront "tête-bêche" dans un lit, Véro et Margot dans un autre lit et moi par terre sur mon tapis de sol. Les conditions sont spartiates mais nous savourons les quelques degrés gagnés sur une nuit passée sous la tente. 

Au matin, nous remercions mille fois cette gentille dame et lui payons la nuit comme si nous avions été à l'hôtel (125 Bolivianos).

Pour cette deuxième journée de piste, le programme est similaire. Cailloux, tôle ondulée et gros vent nous mène la vie dure ! Seule différence, après 40 kms de piste nous devons retrouver le goudron ! Du coup, on appuie sur les pédales pour en finir au plus vite, jusqu'à ce que la roue arrière d'Arthur se bloque instantanément au risque de le faire tomber. Plus de peur que de mal, le serrage rapide de son axe de roue s'est desserré avec les multiples vibrations (jamais vu) et la roue est sortie de son logement pour se mettre en travers ! 

Bref, petit contre temps !

Nous finissons tant bien que mal à rejoindre ce joli goudron tant esperé qui nous mène au village de Salinas de Garci Mendoza. Nous apercevons au loin des autruches sauvages, des flammants roses et des vigognes.

Comme c'est l'anniversaire de Margot (14 ans) aujourd'hui et que cela fait maintenant 8 jours que n'avons pas eu de petits conforts (douches, lit et vêtements propres...), nous nous offrons 2 nuits d'hôtel pour récupérer de cette belle semaine que nous venons de vivre ! 

Xav