Jour 1 :

Nous partons de Coquesa avec la folle envie de mettre enfin nos roues sur ce fameux salar, direction la Isla Incahuasi à 40 km.

C'est fabuleux !

Le sel "croustille" sous les pneus et très vite nous perdons nos repères. Nous ne distinguons pas encore l'île que nous devons rejoindre mais nous gardons le cap. Tous petits au milieu de cette immensité, méditation ... 

Encore plus qu'ailleurs sur l'altiplano, les amplitudes thermiques sur la salar sont impressionnantes. Les températures négatives du petit matin nous obligent à être équipé comme en plein hiver alors que l'après midi les températures sont clémentes mais nous sentons litéralement le soleil nous brûler la peau si nous lui offrons le moindre cm2 de peau fraîche !

La réverbération du sel nous fait le même effet que sur la neige ou en mer, on se protège au maximum. 

Après 1 h de pédalage, il nous semble apercevoir la forme de l'île Incahuasi, on tient le bon bout. Sauf que les distances sur le salar sont trompeuses, il nous faudra 3 h de plus pour accoster enfin.


Isla Incahuasi : d'origine volcanique cette belle île est recouverte de cactus qui grandissent de 1 cm par an. Certains atteignent presquent les 10 m : ils sont plus vieux que nous quoi ! Habituellement très touristique, la pandémie nous permet de profiter presque seuls de cet endroit incroyable. Malgré tout, nous sommes peinés pour tous les Boliviens qui travaillent du tourisme.


Nous plantons les tentes à l'est de l'île pour nous mettre à l'abri du vent qui souffle relativement fort ce soir. La dureté du sel nous donne du fil à retordre pour planter les sardines. Il faudrait pour l'occasion des broches à glaces ! 

Une petite grotte présente sur l'île nous permet de manger à l'abri du froid qui tombe très rapidement une fois le soleil passé. 

Nous décidons de nous lever relativement tôt le lendemain (5h30) pour attaquer les 74 km de salar qui nous séparent de la terre ferme, en l'occurrence le village de Colchani.


Jour 2 :

Levés de nuit, rangement des affaires et pliage des tentes à la frontale. Petit déjeuner dans la même grotte que la veille et nous voilà en selle à 7h15.

Devant cette immensité à franchir, la sensation de désorientation est pleinement ressentie. Comme si nous n'arriverions jamais à combler le vide qui se déroule devant nous malgré les coups de pédales réguliers qui nous font avancer ! On devine bien quelques montagnes au loin mais jamais elles ne se rapprochent. Déroutant ! Enivrant !

Nous perdons nos repères spatio-temporelle au risque d'être découragé. Nous décidons donc de fractionner les 72 km en 9 sections de 8 km, et à la fin de chaque section une pause pour retrouver quelques forces.

La matinée ne nous permet pas d'avancer très vite car un petit vent de face nous ralenti, 13 km/h max ! Le vent tourne vers midi et se retrouve dans notre dos pour les 40 derniers kilomètres : 22 km/h. Voilà de quoi nous redonner le sourire !


Nous sortons du salar vers 16 h, heureux, réjouis et fiers d'avoir tenu le cap. Les enfants ont pédalé dur mais jamais ne se sont pleins. Une fois de plus, nous sommes fiers d'eux.

Nous trouvons un petit "hostel del sal" un peu avant le village de Colchani.


Salar d'Uyuni, nous nous souviendrons de toi !


Xav