Tajira - Villamontes

Toujours un peu de retard dans la rédaction des articles, en cause l'absence de réseau dans ces contrées reculées ! Nous avons mis 4 jours pour relier Tajira à Villamontes, soit 210 km avec plusieurs cols et des routes aux pentes incroyables, à la montée comme à la descente !


Jour 1 : Tajira - Entre rios

Route facile, très bon revêtement avec de faibles dénivelés ce qui nous permet de faire un joli bond de 80 km. Avec l'altitude qui diminue c'est la chaleur qui augmente, nous retrouvons les grosses gouttes de sueurs que nous n'avions plus depuis que nous étions sur l'altiplano.

Les heures passent et nous franchissons enfin le dernier col de la journée avant la descente sur le ville d'Entre Rios. Il nous faut trouver un endroit sympa pour bivouaquer mais la lueur du jour commence sérieusement à décliner. Le problème est que la route serpente dans une gorge étroite sans possibilité de s'en éloigner pour planter les tentes un peu à l'écart. Heureusement ça descend ! Nous sommes contraints de sortir les lampes et d'allumer les phares de nos vélos (enfin ceux qui fonctionnent encore !). Nous avançons pour la première fois de nuit avec notre éclairage rudimentaire. 

Une barrière laissée ouverte sur le côté de la route nous invite à aller voir si le terrain en contrebas ne serait pas propice au camping. Et ce ne sont pas les 4 ânes (qui paissaient par ailleurs tranquillement lorsque nous les avons dérangé, pôv' bêtes !) présents sur ce beau terrain de camping qui nous empêcheront de nous installer. Nous ne pouvons pas faire les difficiles, on est crévé ! Après avoir débroussaillé la zone pour installer nos 2 tentes nous pouvons enfin savourer, à la lueur de la lune, un repos bien mérité !


Jour 2 : Entre rios - Palos blancos

Toujours aussi bon revêtement mais les pentes deviennent très très raides ! Les cols ne sont pas très longs (8 km en moyenne) mais à 3 ou 4 km/h de vitesse moyenne il nous faut plusieurs heures pour en venir à bout. À tel point que nous faisons certaines partis en poussant, cela ne nous était pas encore arrivé. Et, comme dit précédemment, la chaleur de l'après midi devient toride plus on s'approche de Villamontes, ville qui se trouve au delà des montagnes. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agit de la ville la plus chaude de Bolivie où les températures peuvent monter jusqu'à 50 °C ! 

L'histoire de la veille avec nos frontales à bien failli se renouveler encore aujourd'hui ! La route se trouve, une fois de plus, encaissée. C'est très joli, mais pas pratique pour dormir. On prend donc les devant et cherchons assez tôt de quoi poser notre bivouac. Ce sera un tronçon de l'ancienne route qui fera l'affaire. Fabriquée autrefois avec de larges pierres plates, la vieille route fait notre bonheur, à part les sardines des tentes qui font un peu (beaucoup) la tronche à force de se faire taper dessus ! Qu'à cela ne tienne, de grosses pierres remplacent les sardines et les tentes sont aussi bien montées, on espère juste qu'il n'y aura pas de gros coup de vent ;)


Jour 3 : Palos Blancos - Rio Isiris

Quelle belle journée qui commence, 30 km de descente, le pied ! Plus que 50 km et nous rejoignons Villamontes !

Malheureusement notre belle route se transforme en belle piste de terre, de sable et de tôle ondulée. Notre vitesse moyenne chute immédiatement. Nous ne ferons que 10 km supplémentaire, jusqu'à trouver une petite rivière où un peu d'eau coule enfin. Il est 15 h30, nous décidons de stopper là pour profiter de cette eau fraîche, les tentes sont montées sur la sable au bord de l'eau, idyllique.

Baignade et farniente pour tout le monde, Villamontes attendra demain ...


Jour 4 : Rio Isiris - Villamontes

Pour éviter les grosses chaleurs, nous mettons les réveils à 6 h. On est rôdé et en 1h30 tout est plié, nous sommes sur les vélos prêts pour avaler ces derniers kilomètres. 

Ça part fort, 5 minutes après être partis, Véro crève ... Réparation ultra-rapide (digne des changements de roues sur les circuits de formule 1 !) et nous voilà répartis ventre à terre, dans une course contre la montre avec le soleil !


Arthur : "Papa, y'a ta roue arrière qui bouge quand même beaucoup là !"

Moi : "T'occupes pas de la marque du vélo, pédale, le soleil commence à nous chauffer les oreilles"

Arthur : "Non, mais la roue est toute de travers !"


Nouvel arrêt forcée, l'axe de roue doit être un peu desséré. C'est bizarre quand même parce que tout tient bon ! Mais d'où vient ce jeu ? M..........E !!!!!!!!!! Le cadre est fendu en 2 !!!!!!


Jeanne : " Ca tiendrait pas avec des riseland ?"

Moi : " Non ma chérie, là je crois que mes outils ne peuvent rien faire, il faut souder !"


Donc voilà, le poids des bagages (et du mien aussi), l'état des routes et des pistes que nous fréquentons depuis 2 mois ont eu raison du vélo couché. Véro et les enfants poursuivent la piste pendant que je fais du stop pour finir les 30 derniers kilomètres en voiture. Pas de bol ! Malgré tout il vaut mieux que ça arrive maintenant plutôt qu'au début du voyage.

On vous passe les détails mais il me faudra la journée pour rallier Villamontes. Perdu au milieu de nulle part, le peu de voiture qui s'arrête refuse de m'embarquer, certaines pour de bonnes raisons, d'autres je cherche encore ;) Bref, nous finissons tant bien que mal à tous se retrouver à Villamontes qui signifie également la fin de notre aventure à vélo en Bolivie.

Nous comptons en effet remonter sur Santa Cruz en bus pour retrouver notre ami Maxime qui habite à Porongo. 


Xav